Les tissus Africains : exemple : le Kenté en image
Adulé, adoré ou méprisé, le tissu africain est un véritable objet d’identification pour certains, de déco pour d’autres, de promotion, de prise de position utilisé par les uns et les autres. L’évocation d’un tissu africain nous fait tout de suite penser à des motifs aux couleurs chatoyantes et parfois assez criants.
En fonction du pays africain où l’on se trouve, chaque culture est susceptible d’avoir un tissu africain propre à son histoire et à son identité culture. A l’instar du Bogolan en cote d’ivoire et au Mali, du Kente au Ghana, du Toghu au Cameroun et bien d’autres encore.
Un tissu importé au XVII° siècle et utilisé aujourd’hui par la quasi-totalité des pays africains fait de plus en plus débats sur son originalité et sa provenance : je veux parler du wax devenu un véritable symbole identitaire aujourd’hui.
Plusieurs créateurs africains ou non africains arborent fièrement ce tissu dans leurs créations et il est aujourd’hui connu sur la scène internationale comme le tissu africain par excellence au détriment des autres tissus ce qui déplait fortement à d’autres créateurs.
Comment sont fabriqués ces tissus africains?
De manière générale les Batiks – technique de réalisation de dessins, de motifs – faits sur les tissus ont un processus de fabrication assez artisanal.
Que nous soyons en Inde ou encore en Afrique, l’essence même de la fabrication du tissu repose sur le savoir-faire spécifique, intergénérationnel d’une culture ou d’un groupe d’Homme.
Quelques processus de fabrication sont décrits ci-dessous :
Le tissu wax
Sa production s’est d’abord faite de manière traditionnelle à la main mais a été très vite industrialisée pour l’amélioration des rendements. Le processus consiste à apposer de la cire “wax” chaude et fluide sur un tissu de coton totalement revêtu sur les deux côtés, pour protéger les couleurs l’éclat des teintures.
La machine utilise le principe de l’estampe, qui presse des tampons en bois sur le tissu ; il s’agit du même procédé que celui utilisé lorsque le tissu était apprêté à la main. De nos jours, cette technique a été perfectionnée mais le principe reste le même.
Le Bogolan
C’est une toile de coton filée et tissée ; ensuite, elle est cousue bord à bord à la main pour former des pièces de tissu de dimensions variables. L’artiste en bogolan peint le tissu avec une base obtenue par trempage dans une décoction de feuilles d’un arbre spécifique et ensuite un séchage à plat au soleil est nécessaire pour la fixation des couleurs.
L’artiste structure son dessin à la boue (bogo) avec l’aide d’un pinceau. L’obtention des parties blanches de la pièce de bogolan ne se fait plus en frottant ces parties au savon ; un mélange de poudre – lessive -, de chlore et de savon de karité sert de décolorant puissant.
Alors que le tissu wax affiche des couleurs flamboyantes, le bogolan conjugue des nuances de marron et présente des teintes plus sobres comme le noir, le blanc ou l’ocre, obtenues grâce à un mélange de soude, de céréales et de cacahuètes.
Le Kente
Originaire d’Afrique subsaharienne et du Ghana en particulier, Le tissu africain Kenté avant d’être adopté par sa population était destiné aux élites (rois et reines) et aux réservé aux grandes cérémonies. Réalisé à la main traditionnellement, son élaboration nécessite de tisser les fils de coton ou de soie entre eux, on obtient de longues bandelette qu’on lie entre elles par la suite. Les couleurs et les formes géométrique ont une signification spécifique.
Par exemple :
Concernant les couleurs : le vert représente la nature, le jaune, la richesse, le bleu, l’humilité.
Quant aux formes : le triangle signifie la naissance ou l’existence ; le carré est symbole de la féminité ; le cercle représente l’infini et la croix, les éléments naturels.
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